Adagio Interview
Adagio Paris,
Le 08 Mars 2006 avec Gus et Stéphan

Comment est né Adagio?
Gus : Adagio est né en 2001, Stephane Forte a enregistré son
1er album, « sanctus ignis », qui était à l'époque très
neo-classique, il avait signé un contrat avec Olivier Garnier et NTS alors que
le 1er disque est un pur produit neo-classique, le deuxième album,
« underworld », avait une direction musicale un peu différente, et
surtout plus obscure. Même s'il y avait beaucoup de similitudes avec le 1er,
c'est le commencement des vocaux extrêmes, avec des titres beaucoup plus
sombres.
Quant à moi, c'est mon premier disque avec Adagio, et j'ai
eu droit à mon baptême de feu seulement 20 jours après mon arrivée dans le
groupe pour le dernier concert de la tournée 'Underworld', au festival PROG
POWER d'Atlanta, où on a joué devant 2200 personnes. Tu imagines ?
D'autant plus qu'il y avait de gros groupes là-bas, comme
Pain Of Salvation, Edguy ou encore Savatage...
Parlons un peu de toi maintenant, qui viens du Bresil...
Gus: Je chantais pendant 10 ans avec mon groupe, qui s'appelait
Angel Heart, avec lequel j'ai débuté en 1991, et avec lequel on a enregistré 2
albums, une vidéo pour MTVbresil, et surtout beaucoup de concert ! C'était un groupe un peu comme Mr Big, Extreme ou White
Lion, un groupe purement hard-rock, mes origines musicales, en fait ! Mais bon,
j'aime bien le contraste, en écoutant aussi bien Bon Jovi que Destruction. Ensuite j'ai joué avec le 1er guitariste de Sepultura dans
le groupe Overdose, où on a joué en 1ere partie de Whitesnake, entre autres.
J'ai d'ailleurs un site, www.gusmonsanto.com, ou toutes les
choses que j'ai faites sont décrites en détail.
Avec Dominate, Adagio semble un groupe plus direct et
metallique que par le passé. Pourquoi ce changement musical? Est-ce l'arrivée
d'un nouveau chanteur qui a provoqué ce changement ?
Gus : oui et non. C'est que le groupe comptait faire, évoluer en
fait ! Tous les morceaux des 2 premiers albums sont joués live avec
un séquenceur, ce qui fait qu'on ne peut pas trop improviser. C'est un peu
comme entre attaché à une laisse. Donc, l'évolution c'est aussi pour être plus
libre. Tous les titres de Dominate ont été créés dans cette optique, les jouer
live avec le fun. Stephane : Parce qu'on ne veut pas faire tout le temps la même chose,
et évoluer tout en gardant l'identité d'Adagio. C'est un peu un mix de tout ce
qu'on aime, du metal extrême, du metal mélodique, sans oublier évidemment le
côté neo-classique. Mais bon, Adagio est un groupe qui évolue !
Le prochain sera sûrement différent, car chaque nouvel album
récupère une partie du précédent, donc il y a de grandes chances que le
prochain soit un mélange entre Underworld et Dominate. Mais bon, on n'en sait pas trop pour l'instant, il est
beaucoup trop tôt...
Gus, vas-tu réussir à retranscrire en live, toutes les
subtilités de l'album ?
Comme je te l'ai dit, je fais toutes les voix, exceptées les
voix black qui sont assurées par Stephane. C'est donc un nouvel aspect pour
Adagio, et nous sommes très impatients de jouer ces nouveaux morceaux en live.
Comment et pourquoi s'est porté le choix sur Dennis Ward,
lui qui a notamment travaillé avec Angra
et PinkCream69 ?
Stephane : En fait, Dennis a juste mixé l'album. La production
artistique, c'est Kevin Codfert (claviers) et moi qui l'avons faite, car on ne
voulait personne d'extérieur, pour être totalement libre, aussi bien au niveau
musical que production. Dennis Ward a mis en forme, a concrétisé nos ambitions
pour ce nouvel album, tout simplement !
'children of the dead lake' est-il en quelque sorte à
l'image de ce neo-Adagio, qui peut surfer sur les styles, en passant dans un
même morceau d'un passage purement neo-classique à une rythmique death voire
black, pour s'achever sur un solo dantesque ? Et n'est-ce pas en quelque sorte un hommage à Children Of
Bodom ?
Stephane : Non, du tout. En fait, je suis un fan de film d'horreur, et
si j'avais l'argent pour le réaliser, c'est ce genre de scénario que j'aurais
pris.
L'histoire, c'est une sorte de lac noir, mort, au milieu
d'une foret complètement perdue au milieu de nulle part, qui attire tous les
enfants des alentours, et qui en fait ses propres enfants, avec tout ce que ça
comporte. Bon, ça reste une histoire fun, qu'il faut pas prendre au pied de la
lettre, hein ? (sourires de Stephane & Gus!) Mais musicalement, c'est vrai qu'il représente ce qu'on a
envie de faire dorénavant.
Avez-vous fait appel à un orchestre pro, ou est-ce seulement
des arrangements synthétiques ?
Stephane : Ce sont des arrangements avec des samples, pour des raisons
de temps et de budget, car ça coûte très cher. Et contrairement à Underworld
qui restait très neo-classique et ou les arrangements sont primordiaux,
Dominate est un album de heavy-metal, et comme maintenant on peut disposer de
samples de très bonne qualité pour des arrangements, ça suffisait tout
simplement !
Pourquoi clore l'album avec cette reprise de Fame ?
Stephane : Pour le fun ! En fait, on voulait prendre un morceau qui n'avait aucun
rapport avec Adagio, pour voir comment on pouvait se l'approprier. C'est un morceau pour le délire, voilà !
Peut-on parler un peu de ce nouveau label, DOUBLE VISION,
qui est une sorte de fusion entre XIIIbis records et Replica records, dont la
sortie sera assurée par SonyBMG...
Stephane : C'était un souhait commun à Olivier Garnier et XIIIbis
records de monter un truc ensemble pour faire quelque chose qui puisse avoir
plus d'impact, puisqu'ils veulent faire assez peu de sorties, mais s'occuper à
fond des groupes ou des artistes qui en feront partie, Et on ne peut pas dire
que d'être distribué par SonyBMG soit une mauvaise chose...
Adagio va jouer le 24 mars en Tunisie, au théâtre antique de
Carthage avec rien de moins que Robert Plant. Peut-on en savoir plus sur cet
événement ?
Stephane : On a été contacté par le festival méditerranéen de la
guitare à Tunis pour jouer. On a quand même pas mal de fans là-bas ! On a donc donné notre accord, et à partir de là, comme il
fallait trouver une tête d'affiche importante, et avec l'aide d'Olivier Garnier,
on a pu contacter l'agent de Robert Plant, qui est tombé d'accord pour y
participer.
Mais vous allez jouer avec l'ex-chanteur de Led Zeppelin ?
(gros silence!) Non, non, bien sûr que non ! (rires
complices de Gus...) C'est déjà un honneur que de partager la même scène, c'est
une telle légende !
Adagio va jouer en tête d'affiche à l'élysée-montmartre le
29 juin, Qui seront les groupes en
ouverture (français ? )... Et est-ce stressant de savoir si on va remplir ou
pas ?
Stephane : Non, pas français... Ce sera Andromeda qui ouvrira pour
nous. Apparemment, vu les chiffres depuis la sortie des places en
vente, c'est plutôt cool ! Sinon oui, forcément on est stressés, mais bon on
espère que notre public se déplacera
pour nous, tout comme la date parisienne d'Underworld qui s'était très bien
passé, où il y avait eu beaucoup de monde, donc finalement il n'y a aucune
raison que ça se passe mal !
Mais au fait, comment s'est fait la rencontre entre Adagio
et Gus Monsanto ?
Stephane : Quand on s'est séparé de notre précédent chanteur, et comme
on avait un concert un mois plus tard, on a passé une annonce comme quoi on
cherchait un chanteur en urgence. On a reçu pas mal de démos, et Gus est celui
qui nous a le plus impressionné. On a vraiment aimé de suite ce qu'il a fait et
ça tout de suite fonctionné entre nous, autant musicalement qu'humainement.
Quelles sont vos ambitions par rapport à ce nouveau disque
et à la tournée qui va suivre ?
Stephane : Elargir déjà le champ d'action. Jusque là, on n’a pas eu une
super distribution, et comme là on a la chance d'avoir un label bien motivé
pour bosser avec nous dans les différents pays, pour nous permettre de nous
faire le plus de fans possibles. Notre but étant évidemment de progresser.
Dominate est un album qui est beaucoup plus basé sur le chant, pour permettre à
des gens de s'intéresser à nous, en permettant à des fans de metal de nous voir
autrement que comme, uniquement comme un groupe technique et néo-classique.
On compare encore Adagio à Symphony X, qu'en pensez-vous ?
Stephane : Franchement on en a un peu marre. Parce que quoi qu'on
fasse, certains continueront à nous comparer, du genre : 'ah ouais, Adagio c'est le clone de Symphony X!'
On ne peut rien y faire, ma foi ! Par exemple, avec un morceau comme 'children of the dead
lake', je vois pas trop le rapport avec le groupe de Roméro. Mais bon...
Gus : Et puis c'est tellement plus simple pour certains de
généraliser dans un style, de mettre un groupe dans une case...
Avec le chant extreme de Dominate, quels sont les groupes
qui vous ont le plus influencés ?
Stephane : Pour moi, c'est sans aucun doute Dimmu Borgir ! Et dans les
plus anciens, ma préférence va à des groupes comme Dismember et Entombed. Sinon je suis plus attiré par la scène des 90's, comme
Carcass ou Napalm Death.C'est une scène qui est restée une grosse influence
quand même !
Que pensez-vous de cette scène française qui explose depuis
quelques années ?
Stephane : Y'a plus de complexe d'infériorité, et rien que ça déjà,
c'est super ! Je pense que chaque groupe commence à réaliser qu'on a pas à
pâlir devant les groupes étrangers, mais qu'il faut travailler et travailler
encore pour arriver à ses fins, et motiver les gens à acheter et venir aux
concerts. Le groupe français aura, de toute façon, beaucoup plus d'efforts à
fournir pour se faire respecter.
Pour finir, quels sont vos coups de cœur musicaux du moment
?
Stephane : Pour moi, c'est principalement Arch Enemy pour le metal, et
pas mal de classiques aussi...
Gus : Je suis en ce moment très branché heavy-metal. Thin Lizzy,
Ufo, Def Leppard, Pantera... Tout ça, quoi ! Et beaucoup de Dominate, aussi !
Merci
Interview par Totof
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