the old dead tree Interview
The Old Dead Tree Le 15 Avril 2006 avec Manu
et Vincent (Metal
Therapy 3 - Amnéville)

Votre
deuxieme album est sorti récemment, quels sont les thèmes abordés dans The
Perpetual Motion ?
Manu : On
peut dire que l'album est un peu à cheval entre un concept album et un album
plus classique. On y trouve en fait des thèmes qui sont développés sur
plusieurs morceaux, et des morceaux qui sont par contre complètement
indépendants les uns des autres. Ca s'est fait de façon plus ou moins naturelle
: dans les sujets que je voulais développer au niveau des paroles, certains
nécessitaient d'être abordés sous plusieurs points de vues, c'est de là que
vient cet imbriquement de morceaux particulier et d'autres étaient beaucoup
plus directs, légers et un seul morceau suffisait pour eux. Au niveau des
thèmes c'est toujours personnel, j'ai besoin de ressentir ce que je chante, il
faut que ça vienne des "tripes". C'est ce qui fait l'émotion du
groupe, je pense, et c'est important pour moi.
Pourquoi
avez vous choisi de chanter en anglais?
C'est un
paradoxe, parce que quand on écrit sur des thèmes très personnels, on se livre,
et quand on le fait dans une autre langue que la sienne, on ne le fait pas
totalement. C'est comme mettre un voile sur ce qui est dit. D'un autre côté, la
plupart de nos influences sont anglophones. De plus, quand on chante en
anglais, la plupart des gens ne cherchent pas à comprendre ce qui est dit, et,
aussi paradoxal que cela puisse paraître, quand j'écris des choses qui me sont personnelles,
c'est pas forcement pour que les gens les lisent, c'est plus un besoin qu'une
envie de faire découvrir ça aux autres.
Est-ce
que cela influence votre popularité à l'étranger?
Absolument.
Nous revenons d'une tournée en Hollande en tête d'affiche, nous avons participé
au Metal Mania qui est un gros festival devant 5000 ou 6000 personnes en
Pologne. On va partir en Allemagne bientôt, nous avons beaucoup de propositions
concernant l'Europe !
Quelles
sont vos influences musicales principales?
Vincent :
Elles sont très très larges, chacun des membres du groupe a son propre panel
d'influences au niveau musical. Cela dit, nous avons quand même tous un
certains nombre de dénominateurs communs qui font que nous arrivons à nous
retrouver musicalement. Cela va aussi bien du rock des années 60 comme Pink
Floyd - qui fait l'unanimité au sein du groupe - à des choses plus extrêmes
comme Dimmu Borgir en passant par In Flames, My Dying Bride, Anathema, Opeth...
Manu : Muse, Jeff Buckley. Mais pour cet album là, au niveau
des ambiances nous nous sommes beaucoup inspirés de Pink Floyd !
Comment
s'est déroulée votre tournée avec Epica?
Manu :
Très bien. Ils ont la réputation d'avoir une équipe technique assez difficile,
donc nous avions un peu peur au départ, mais en fait tout se passe très très
bien, il y a vraiment une excellente ambiance ! On s'attend à avoir une bonne
blague de la part d'Epica sur la dernière date de la tournée. Nous attendons ça
impatiemment (rires)
Quelle
est votre meilleur souvenir sur cette tournée?
C'est la
troisième fois que nous tournons avec Epica, à chaque fois nous nous disons que
ça va être la dernière, mais ils nous re proposent toujours de partir avec eux
et comme ça se passe super bien, que nous nous complétons bien musicalement et
que ça plaît au public, nous acceptons ! La dernière fois qu'on a tourné avec
eux c'était en Hollande, nous les accompagnions dans leur propre pays, nous
faisions de grosses dates, et sur la dernière de cette tournée, nous sommes
montés sur scène faire le ménage pendant qu'ils jouaient. J'ai pris beaucoup de
plaisir à faire ça surtout devant une salle comble c'était très marrant,
c'était à Rotterdam !
Justement,
comment êtes vous entré en contact avec ce groupe, et comment avez vous pu
devenir leur première partie alors que vous évoluez dans deux styles différents
?
Nous
avons joué ensemble sur un festival qui a lieu à Limoges tous les ans et qui
voit passer pas mal de monde, et ça a bien accroché humainement comme
musicalement. Nos manageurs ont échangé des contacts et puis il y a eu un autre
festival du genre à Paris et ça s'est encore mieux passé. L'affiche s'est faite
toute seule en quelque sorte !
Avec
quels groupes rêveriez-vous de tourner?
Vincent :
Personnellement c'est My dying bride, c'est mon groupe culte !
Manu : Je
serais pas contre une reformation de Pink Floyd, sinon Muse, ça me déplairait
pas et Gojira, ça me ferait énormément plaisir, mais c'est difficile de jouer
avec Gojira (rires).
Que
pensez-vous de la scène metal française ?
Manu :
Elle est en pleine évolution aussi bien d'un point de vue musical que d'un
point de vue d'approche professionnelle. Avec le contrat discographique que
nous avons signé avec Season of Mist, nous avons eu la chance de pouvoir sortir
un peu de France et d'être confronté à
des organisateurs et des publics hollandais, belges, polonais, suisses etc...
Ce qui revenait dans la bouche de tout le monde, c'est que la scène français a
peut être eu un passage à vide, aussi bien en terme de créativité que de professionnalisme,
ce qui fait qu'elle avait mauvaise presse auprès du public européen et
international qu'auprès des organisateurs qui étaient un peu frileux pour
programmer des groupes français. Là, on sent que les choses sont en train de
bouger. On a eu l'opportunité de faire la Belgique et les Pays Bas en tête
d'affiche avec un promoteur qui n’avait jamais travaillé de mémoire avec des
groupes français. Mais aujourd'hui la scène française, aussi bien musicalement
qu'en terme de professionnalisme est en train de changer sérieusement, on le
voit avec des groupes comme Gojira ou Dagoba qui commencent à enfoncer un
certain nombre de portes et c'est très positif.
Et de
la scène internationale?
Vincent :
Personnellement je la trouve en bonne santée, elle est assez créative
Avez
vous eu des coup de coeur pour un jeune groupe récemment ?
Manu :
Everside, un groupe polonais, que nous avons pu découvrir au Metal Mania,
influencé par Anathema Opeth, mais aussi par Pink Floyd, assez progressif avec
un chanteur très doué.
Comment
avez vous perçu ce concert alors que le public cette année est plutôt axé
extrême?
Manu : Je
pense que c'était notre point fort d'être le groupe qui permet de souffler
entre deux "déflagrations sonores" (rires).
Vincent :
ça va dans le sens des remarques que nous avons eues après le concert.
Manu :
Mais nous ne nous sentons pas à l'écart parce qu'on a une culture metal et
qu'on apprécie une bonne partie des groupes fort bruyants qui sont en train de
jouer (rires). C'est un vrai plaisir de partager l'affiche avec eux, c'est plus
une chance qu'autre chose, car pour le coup nous nous démarquons vraiment.
C'est un événement formidable de voir qu'en France, tout ce qui est
organisationnel, toutes les structures commencent à se développer, et de voir
qu'on arrive à faire venir autant de monde !
Justement
à propos de ce festival que pensez vous de l'annulation d'Impaled Nazarene
suite au pression de l'AGRIF ?
Manu :
C'est une très bonne chose! (rires) C'est ridicule, j'ai par exemple dans ma
bibliothèque un bouquin écrit par un abbé dont j'ai oublié le nom sur les
démons du rock 'n roll prônés par Led Zep et les Rolling Stones, mais
aujourd'hui ce sont des groupes que papa maman écoutent et ça ne choque plus
personne. Bon... de là à dire que, plus tard, papa maman écouteront Impaled
Nazarene, je ne sais pas, mais le rock'n roll et le metal ont conservé un coté
provocateur. Et Impaled Nazerene, ils ont tué personne, faut arrêter !
Avez
vous des projets ? Avez-vous commencé à travailler sur le troisième album ?
Manu :
Nous nous y mettons doucement. Nous n'avons un mode de composition un peu
particulier, qui est extrêmement exigeant. C'est pas du tout rock'n roll : nous
ne sommes pas du genre à arriver, brancher nos guitares et envoyer la sauce.
Nous travaillons énormément, chaque morceau est travaillé en détail à un niveau
où ça en devient presque rébarbatif. Pour un morceau qui va contenir cinq ou
six riffs, nous en composons trente et en jetons à la poubelle environ vingt
cinq ! C'est comme ça que ça marche, nous travaillons à deux, avec Nicolas. Une
fois que la structure du morceau est faite, nous l'emmenons à Foued et Vincent
et tous les quatre nous allons travailler les arrangements... Nous travaillons
beaucoup dans le détail et ça nous prend beaucoup de temps !
Vincent :
Les idées principales sont amenées par Manuel et Nicolas. La partie basse
batterie est travaillée entre Foued et moi. Les arrangements sont vus à quatre
avec le soucis de rechercher l'unanimité. C'est pas toujours évident, et c'est
long !
C'est
la fin de l'interview, avez-vous un mot pour les fans français et les lecteurs
de TMZ ?
Manu :
Vous avez de bons goûts (rires). C'était un vrai plaisir de jouer ce soir, j'espère
voir beaucoup d'entre eux sur les prochaines dates !
Vincent :
Merci en particulier pour le soutien de personnes que nous retrouvons sur
certaines dates. On a la chance d'avoir une base de fans assez fidèle et ça
fait plaisir de voir un certain nombre de nouveaux qui arrivent et avec qui
nous restons en contact de près ou de loin, et ça, c'est quelque chose envers
quoi nous sommes très redevables !
Interview par Alesya
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