Mary Slut + Leiden + Chrysalid

18/09/2004 Moulin-Neuf (Salle des Fêtes)

Hop, 20h45, l’heure de partir au concert sonne, j’embarque en voiture, en route pour Moulin Neuf (petit bled à une centaine de bornes de Toulouse). On débarque devant la salle des fêtes massive où déjà le premier groupe a entamé les balances. La salle dispose d’un grand parking en avant où on peut dors et déjà voir un troupeau de personnages en noir et autres amateurs de métal venus soutenir le concert. Les lieux ouvrent leurs portes, et on entre dans une salle tout de même assez grande (par rapport à la taille du village)!!!

On attend plus ou moins ¾ d’heure, une heure, et le premier groupe Chrysalid grimpe sur scène, une fois la salle bien remplie (de fumée) à plus des deux tiers. Le groupe s’installe, bassiste à gauche, gratteux à droite, chanteur en costume de samouraï au centre, et entame son show. Les lumières s'assombrissent, et après un riff un peu long à la guitare, le batteur intervient à son tour et le concert commence pour de vrai. Musicalement, proche de Korn, (mais en mieux), le groupe ne propose pas de tempos suffisamment rapides et aptes aux pogos, malgré un éclairage digne des grandes salles toulousaines !!! Le public reste donc un peu statique, mais il faut dire qu’hormis le batteur qui faisait des écarts jusqu’à un bon mètre de la batterie, le jeu de scène des autres membres n’était pas au rendez vous : pas de saut ni de balancements chevelus comme dans les concerts de métal extrême, de temps une tête qui tombe au niveau des genoux, (style neo metal)  mais rien de bien fulgurant.

Le manque de puissance se compense par l’intensité et la qualité relativement élevée du groupe. Dès la deuxième, chanson on apprend que ce groupe au batteur formidable, se nomme Chrysalid, et nous propose par la suite un peu moins d’une demi douzaine de compos toutes assez atmosphériques (ça faisait bien avec la fumée lol). Les chansons s’enchaînent sans la moindre erreur notable, et le set prend fin. Chysalid m’a laissé une franche bonne impression, malgré le style radicalement opposé au mien, mais n’a toutefois pas comblé les attentes du public, d’avantage venu pour se sauter dessus et consommer sans limite les coups de crashs à répétition. Quelques 20 minutes d’attente où tourne en boucle un cd de Machine Head, on attend dans la voiture, et on écoute un skeud formidable de As I Lay Dying. La voiture commence à attirer les regards tant elle bouge dans tous les sens. Il est temps de retourner dans la salle !

La bande son s’élance et plonge la salle dans une atmosphère ‘dark’. Leiden entre alors sur scène, façon groupe super classe (tous par la droite), et s'arment de leurs instruments. Quelques ‘pains’ viennent ponctuer la bande son alors que les musiciens n’ont pas encore commencé à jouer, ce qui atteint un peu le sérieux de l’atmosphère. (Rien de vraiment grave).

C’est maintenant que le concert rentre dans le vif du sujet, et commence à tailler dans le gras !!! (oui, ça veut rien dire). Le jeu de scène du groupe toulousain dépasse largement celui du premier groupe : la chanteuse (belle comme la double pédale du premier batteur) exquise, bouge en rythme sur la musique tout en gardant un style orienté métal. Les autres musiciens, très classes, ‘headbang’ le public qui en fait de même. Un pogo prend forme devant la scène, que j’évite de justesse et repousse un peu plus loin d’un claquement de regard. La musique se porte très bien aux pogos et les nombreux passages  ‘crash/double pédale’ ne font qu’animer la foule davantage.

Là encore, pas de pain remarquable, un son correct qui aurait pu être meilleur, mais qui n’a, selon moi, absolument pas nuit à l’ambiance générale. Entre chaque chanson on retrouve encore les bonnes phrases super originales ‘Ca va Moulin Neuf ?’ ‘ Vous êtes là ?’ ‘mmmh .. Vous êtes encore là ??’ … etc.

Le set de Leiden se clôt  par une reprise de je sais plus quel groupe, où la chanteuse nous offre un chant, très soutenu, limite explosion de tympan, et se termine définitivement par une fin ‘démonstration double pédale’ très typée heavy métal. Leiden, soutenu par un public plutôt enthousiaste, quitte la scène dans la bonne humeur, et rejoint la foule. Les impressions des deux premiers groupes sont mitigées, surtout sur le premier, mais (je pense) reste positive pour la prestation des Leiden.

En attendant le début du groupe en tête d’affiche, on retourne dans la voiture en esquivant les bouteilles vides, les gars complètement torchés, et on s'installe au chaud. On réécoute As I lay Dying, qui est décidément un groupe vraiment excellent. … mmh je sens que je vais encore dépenser un peu de tunes. De retour dans la salle des fêtes, les Mary Slut étaient déjà installés, une intro au synthé orchestrée par le chanteur chauffait la salle pendant que les derniers fans se ruaient vers le devant de la scène. Les leiden avaient placé la barre plutôt haute, en nous offrant un show assez efficace, dominé par une magnifique chanteuse... ne reste alors au groupe de fin de nous proposer des passages encore plus rythmés et puissants que Leiden, d'avoir une chanteuse encore plus belle (qui a dit After Forever =)), et un jeu de scène bien plus dynamique, pour offrir au public une qualité croissante du début à la fin du concert.

Mary Slut m’a apparut comme un groupe d’animation, histoire de rigoler entre potes dans une petite fête qu’on aurait donné pour une petite beuverie ou pour la mort d’un gars qu’on aimait pas, or leur musique, tantôt très calme et atmosphérique, tantôt vraiment déchaînée n’offrait franchement pas de quoi casser des briques. Le jeu de scène était plutôt moyen, seul le chanteur bougeait et se comportait un peu comme celui de Muse (imitation ?). Les chansons étaient vraiment trop rébarbatives à mon goût, avec des passages bourrins ‘lourds’ ‘et c’est tout’.

Bien entendu, ceci n’étant que ma simple opinion, j’imagine qu’elle n’était pas beaucoup partagé étant donné qu’il y avait un pogo permanent du début à la fin, mélangeant métaleux et « trends », dans les passages bourrins, tout comme dans les passages calmes (?!). Pour en finir rapidement avec Mary Slut, malgré les interludes proposées par le chanteur, genre ‘regardez moi, je-tape-sur-mon-jumbé-super-vite’ ou encore les passages au synthé plutôt réussis, le groupe m’a plongé dans un profond ennui. L’ambiance autour de moi ne partageait vraiment pas mon avis, décidément. Mais je me pose toujours la question pourquoi ne sont-ils pas passés avant Leiden qui étaient bien meilleurs à mon goût ?!!.

C’est vers 2h du matin que s’achève ce concert sympathique à Moulin Neuf, organisé par l'association Cath’Art, qui aurait réunit quelques 300-400 personnes environ. Les deux premières prestations ont vraiment offertes quelque chose au public (je pense) mais les Mary Slut, qui ont fait leurs balances tout au long du concert, m’ont laissé plutôt sceptique. L’ambiance générale est restée, je trouve vraiment positive, et on remercie encore une fois Cath’Art de nous avoir épargné la fête à Mirepoix, et de nous avoir proposé un petit concert pas trop cher et plutôt de qualité.

Chronique par Leech