Marilyn Manson + Queen Adreena - Palais Omnisport de Paris Bercy - le 14/06/05 par Curly
Marilyn Manson + Queen Adreena
14/06/2005 Paris Bercy (Palais
Omnisport)
Un an et demi après sa date
parisienne pour la tournée de The Golden Age of Grotesque, Mister Manson
réinvestit Bercy... Pour la première partie, c'est Queen Adreena qui a eut la
lourde tâche d'ouvrir. Le groupe balance du bon rock bien exécuté mais
malheureusement sous les huées du public, rappelant étrangement l'accueil
réservé à Peaches en Novembre 2003. Katie Jane Garside, chanteuse déjantée (et
complètement défoncée!!!) du combo dont le timbre de voix rappelle parfois
Björk dans ses meilleures gueulardises, n'y prête pas attention et enchaîne
déhanchements sexys et poses provocatrices. Rien n'y fera... c'est sous le même
climat d'hostilité que le groupe jouera jusqu'à sa dernière note. Dommage que
certains manquent d'ouverture d'esprit et de respect...
Ce n'est qu'au bout d'une
heure (on cherche encore l'intérêt d'un tel temps d'attente excepté laisser le
temps de siroter plusieurs bières!...) que les lumières s'éteignent sur un
Bercy à moitié rempli. La faute à la période d'exams, une perte de vitesse du
groupe? Nous en reparlerons par la suite.
Les notes de "Antichrist
Superstar" (version symphonic) défilent pendant que Bercy crie à tout
rompre, attendant avec impatience l'arrivée de celui qui en dix ans s'est forgé
un statut de superstar. Ce dernier arrive en scandant les paroles de "The
family trip" mais c'est sur "The Love Song" que le groupe entame
réellement son show ce soir. Première constatation: l'aspect visuel est minimum
pour un concert de Manson, avec un écran lumineux très eighties en fond sur
lequel défilent des messages, deux spots braqués sur Manson pendant toute la
durée du show et une potence à laquelle est suspendue le synthé de Pogo.
Minimum certes mais efficace. Deuxième constatation : le son est moyen comme
d'habitude à Bercy avec une basse trop présente et une guitare complètement
effacée.
Le groupe a concocté ce soir
à son audience une très bonne set-list (voir plus bas) : y'en aura pour tout le
monde, on ratisse tous les albums, du premier au dernier, avec les
indispensables titres qui ont fait la gloire du combo mais quand même un peu
trop de reprises à mon goût. Tout le monde semble ravit, ça tape des mains quand
il faut, ça saute de partout mais pourtant, moi, je m'ennuie ferme... J'ai
comme l'impression de voir devant moi une boîte à musique ouverte: vous savez
ces boîtes avec des danseuses qui, quand on soulève le couvercle, se mettent à
gesticuler sur une petite musique. Le groupe ne fait plus beaucoup d'effet sur
scène: Manson bouge de partout mais semble complètement blasé, Pogo gesticule
au fond mais on est bien loin de la folie des débuts, Skold, même s’il se
démène comme un fou, n'a pas l'aura d'un Twiggy Ramirez et pour finir (last but
not least!!!) leur nouveau guitariste, Mark Chaussee, enchaîne des poses à deux
balles avec son ventilo qui lui fout les cheveux au vent comme la chanteuse
d'Epica en concert, alors qu'en plus il joue vraiment mal... Une vraie
catastrophe!!!... Heureusement, en nouveau venu, Chris Vrenna assure vraiment
derrière les fûts.
Toujours est-il que je ne
trouve plus la conviction et la cohésion qu'avait le groupe à l'époque
glorieuse de Antichrist Superstar / Mechanical Animals / Holywood. La
mayonnaise ne prend pas et les blancs entre chaque chanson n'arrangent rien à
la situation. Le groupe paraît un peu perdu entre l'envie de faire un concert
best-of et l'absence de thématique qui donnerait une couleur au show. Tout
semble plat, trop bien rodé, sans surprises. Même si le public semble conquis,
une ambiance bizarre règne, comme si personne ne voulait avouer que Manson est
en train de se viander méchamment alors que tout le monde le pense. Monté sur
un piédestal depuis 10 ans, l'homme semble intouchable, protégé par ses fans
comme un dieu par ses disciples aveugles.
C'est ainsi qu'on peut se
poser des questions sur les réelles raisons de la faible fréquentation de cette
date. Le groupe s'essouffle et Manson ne semble plus croire en ce qu'il fait.
Annonçant avec fracas son retour à quelquechose de plus glauque, on peut se
demander si la direction prise dans sa musique n'est pas en train de le miner,
de faire de lui l'antithèse de ce qu'il veut être. D'ailleurs on remarquera un
retour timide vers le passé durant le show avec des intro des premiers albums
qui sont peut être un ultime signe vers son "vieux public".
Malheureusement, la fin du
concert est un nouveau revers qu'on prend en pleine gueule et qui aura sûrement
marqué les esprits les moins convaincus : un petit rappel et puis s'en va, sans
un au revoir, lumière allumées direct au cas où le public en demande plus.
Marilyn Manson a vieilli? Ou
bien peut être est-ce moi qui ai vieilli!!! En tout cas, force est d'avouer que
même si ce concert est loin d'être un mauvais concert, il aura été semblable à
une cuillérée d'huile de foie de morue : on l'avale mais on n’a pas
spécialement envie d'y regoûter. Peut vraiment mieux faire...
Set List :
Antichrist Superstar (symphonic) Prelude: the family trip Lovesong Disposable Teens Irresponsible Hate Anthem Minute of decay (intro) Tourniquet mObscene Personnal Jesus Get your gun The great big white world Tainted Love The Fight Song The Nobodies Diary of a dope fiend (intro) Dope Show Rock is dead The Golden Age of Grotesque Sweet dreams The beautiful people
Rappel :
Antichrist Superstar
Durée: 1 h20
Chronique par Curly
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