Finntroll + Naglfar + Amoral

19/04/2005 Montpellier (Rockstore)

Moiteur d’une file d’attente, excitation avant de donner son billet, salle plutôt de bonne facture. Tout était réuni le 19 avril dernier au Rockstore, (Montpellier) pour faire de la venue de Finntroll, une grande fête du métal trollesque. Premier constat, première déception à l’entrée en salle. Peu de monde, ce qui en soit me paru bien décevant. Un groupe de bon gros fachos arborant de ridicules t-shirt « Division Charlemagne » dans un coin, et peu à peu mon extase se transforme en un constat amer : L’orgie va-t-elle céder place a l’ennuie ? 

Très vite Amoral se met en place et très vite le sourire réapparaît sur mes lèvres. Ils sont carré et pro les petits jeunes. Il mettent très vite feux aux poudres, le rythme des pogos s’accélère, on lâche sa bière pour entrer dans l’étreinte endiablée de la masse se mouvant à droite à gauche tel un seul homme. Un peu plus de trente minutes de pur bonheur avec une formation certes jeune, mais d’une facilité déconcertante, et offrant un son « new death » (je préfère ce terme a celui de néo death question d’éthique personnelle) du plus bel effet. Non content de nous enthousiasmer le combo se permet de nous offrir un jeu de scène classique mais relatant un vrai plaisir de jouer ensemble et une vraie passion pour la scène. La scène est un art. Amoral s’en fit l’espace d’une soirée le prophète de celui-ci. On regrettera cependant un ensemble un peu trop répétitif dans les compositions, le tout valant toutefois largement le détour.

   Après un petit slam du chanteur dans une foule compacte, la pose « d’amoralité » s’achève cédant place à l’un de mes groupes préférés… Le groupe des ingé du son, clair efficace et cédant très vite place au second groupe Naglfar. Le groupe suédois de dark black m’avait enthousiasmé sur Sheol leur dernier album, je les attendais donc au tournant. Tout commence avec l’arrivée des musiciens sur la scène durant une intro dark vue et revue chez les ténors du genre mais produisant son petit effet. Le chanteur dans son long manteau noir entre dans la pénombre et soudain le choc. Le projecteur verdâtre se braque sur Oncle Fétide… Si si le l’oncle déjanté des Addams. Certes le look importe peut tant qu’il y a l’ivresse musicale. Or la sauce ne prend pas. Le groupe est fade mal cadré, la voix porte mal sur la cacophonie ambiante. Seul à se détacher de la masse informe que nous offre le groupe Marcus Norman qui nous gratifie de quelque rifs pas piqué des hannetons. Alors me diriez vous après tout ce n’est que l’avis d’un petit chroniqueur provincial sans talent… Et bien je me suis rapidement posé la question, mais soudain tout me sauta aux yeux en voyant le théâtre des pogos d’Amoral se vider progressivement au profit d’un bar incroyablement plein. Et que dire de cette petite phrase cynique entendue au hasard d’une conversation « Hey on aurait dû prendre notre temps pour manger car pour voir cette daube… ». Oh bien sûr je n’irais pas jusque là, mais force est de constater qu’il ne furent pas l’écrin escompté pour l’arrivé de Finntroll.

Après quarante cinq minutes d’une prestation de qualité moyenne tant sur le plan scénique que musical et sur lequel je ne m’étendrais pas, arrive enfin le Troll suédois. Le concert débuta réellement ! Non content de nous offrir un panachage plus que complet de leur répertoire, les Maîtres Trolls nous offrirent un concert « intimiste et passionné » où s’opéra une véritable communion avec un public survolté… Survolté certes mais pas au degré qu’il était tenté d’espérer face à un métal sentant bon la beuverie et les petits pas de quadrille (là je m’égare). Je parle cependant de communion en raison de ce jeu plus que jouissif du groupe et de son public, un Grand Finntroll pro et fidèle à lui même en deux mots puissant et festif. Des rifs bien balancés, un jeu de scène plus que bon, une euphorie palpable dans la fosse… En un mot un concert qui restera gravé dans nos mémoires. Et qui l’espace d’un instant nous aura transporté nous, pauvres âmes baignées de soleil de la côte d’azur, au pays des mythes et légendes, là où les neiges éternelles baignées par un soleil froid perpétuel, virent naître les légendes trollesques les plus fantastiques. Et après tout n’est ce pas cela le but profond de tel Groupe ?

Chronique par Hettar